Taxe d’habitation et location courte durée : ce qu’il faut savoir
La location courte durée (Airbnb, Booking, Abritel, etc.) séduit de nombreux propriétaires par sa rentabilité supérieure à la location classique. Cependant, cette stratégie d’investissement doit tenir compte d’un point fiscal souvent mal compris : la taxe d’habitation.
📅 Fin de la taxe d’habitation sur la résidence principale… mais pas sur les locations saisonnières
Depuis le 1er janvier 2023, la taxe d’habitation a été supprimée pour les résidences principales.
En revanche, elle reste applicable aux résidences secondaires — et notamment aux biens loués en courte durée, même si ceux-ci sont par ailleurs soumis à la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE).
Beaucoup de propriétaires pensent, à tort, qu’ils échappent à la taxe d’habitation dès lors qu’ils mettent leur logement en location toute l’année. En réalité, la situation est plus complexe.
👥 Qui est concerné par la taxe d’habitation sur les locations courtes durées ?
Tout logement meublé d’habitation non occupé à titre de résidence principale est en principe soumis à la taxe d’habitation sur les résidences secondaires (THRS), sauf s’il est affecté exclusivement à la location.
Ainsi :
- Si le propriétaire conserve la possibilité d’utiliser son bien, même ponctuellement, il est considéré comme en ayant la jouissance au 1er janvier de l’année concernée → la THRS est due.
- En revanche, si le logement est loué sans interruption sur l’année entière, sans possibilité d’en disposer, le propriétaire peut demander un dégrèvement.
🧾 Comment obtenir un dégrèvement ?
Pour bénéficier d’un dégrèvement de taxe d’habitation, le propriétaire doit prouver que son bien est loué à l’année, sans usage personnel possible.
Les justificatifs à fournir à l’administration fiscale (DGFIP) peuvent inclure :
- Une déclaration de mise en location meublée auprès de la commune ;
- Un décompte précis des jours de location sur les plateformes ;
- Des mandats de gestion ou conventions signés avant le 1er janvier ;
- Tout autre document démontrant l’indisponibilité totale du bien pour un usage personnel.
Sans ces éléments, la réclamation a peu de chances d’aboutir.
🏘️ Exonérations locales possibles
Certaines communes situées dans des zones « France Ruralités Revitalisation » peuvent, par délibération, exonérer de THRS :
- Les meublés de tourisme classés (article L.324-1 du Code du tourisme) ;
- Les chambres d’hôtes (article L.324-3).
⚠️ Attention : cette exonération ne s’applique qu’à la surface réellement dédiée à l’activité touristique.
Les parties communes avec l’habitation principale (cuisine, salon, etc.) restent imposables.
💡 En résumé
- ❌ La fin de la taxe d’habitation ne concerne PAS les locations courtes durées.
- 🏠 Si vous gardez la jouissance du bien, la THRS est due.
- ✅ Une location exclusive et continue, prouvée juridiquement, peut ouvrir droit à un dégrèvement.
- 📋 Certaines communes rurales peuvent accorder des exonérations partielles.
L’accompagnement d’un expert-comptable vous permettra de sécuriser votre situation fiscale et d’optimiser la rentabilité de votre investissement locatif.